Face à la multiplication des menaces, l’État doit-il déléguer une partie de la sécurité au privé ?

Face à la multiplication des menaces, l’État doit-il déléguer une partie de la sécurité au privé ?

            Les menaces se multiplient : vandalisme, vols, casseurs, terrorisme. Les forces de l’ordre sont aujourd’hui dépassées. Pour plus d’efficacité, l’État pourrait déléguer la sécurité de certains lieux publics au privé.

Le secteur public de la sécurité dépassé

D’un côté, les 250 000 policiers et gendarmes, et les 21 000 policiers municipaux sont surchargés. Face à toutes les menaces qui grandissent, ces acteurs agissent sur tous les fronts. Résultats, leur travail ne peut pas être efficace partout. Le niveau d’exaspération des troupes est au plus haut depuis bien longtemps.

Un secteur privé en plein boom

De l’autre côté, le domaine de la sécurité privée est en pleine explosion. Selon l’INSEE, on a vu le nombre d’entreprises de sécurité doubler en 12 ans entre 1998 et 2010. On compte aujourd’hui près de 131 000 agents de sécurité en France, allant du vigile à l’agent cynophile. De plus, l’Etat encadre le métier d’agent de sécurité via le CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité). Cela garantie un travail de qualité de la part des entreprises privées.

Déléguer certaines tâches au privé

Ce constat pousse les législateurs français à penser à déléguer une partie de la sécurité au privé. Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a déclaré lors des cinquièmes assises de la sécurité privée en février 2018 : « Pourquoi ne pas envisager de déléguer un certain nombre de missions actuellement exercées par les forces de sécurité aux acteurs privés ? ». Il a également lancé une nouvelle mission parlementaire. Celle-ci vise à réfléchir au transfert de mission des forces de l’ordre vers la sécurité privée.

De telles réformes seraient en effet très bénéfiques puisqu’elles permettraient de soulager les forces de l’ordre et de recentrer leur mission vers les domaines où les policiers et gendarmes sont particulièrement experts. Par exemple, confier la sécurité de lieux publics à des entreprises de sécurité privée permettrait de libérer des policiers pour des missions de lutte anti-terroriste.

Ainsi, pour soulager les forces de l’ordre et leur permettre d’être plus efficaces sur leurs missions premières (lutte anti-terroriste, stup…), déléguer une partie de la sécurité publique aux entreprises privées de sécurité apparaît comme une solution. Pour réussir ce transfert, l’enjeu est maintenant la coopération entre l’État et les entreprises privées de sécurité.


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