Gilets jaunes : quoi de neuf pour la sécurité des commerces ?

Gilets jaunes : quoi de neuf pour la sécurité des commerces ?

La France a été le théâtre de manifestations violentes ces dernières semaines. Les casseurs des gilets jaunes ont particulièrement attaqué le quartier des Champs-Elysées à Paris. Le gouvernement de Macron a ainsi décidé de reculer sur le sujet de la taxe carbone, pour l’annuler. Ainsi, ces mesures sont-elles suffisantes pour les commerces ? Comment peut-on améliorer les dispositifs  de sécurité à l’avenir ?

Des séquelles importantes pour les commerces

Les commerçants aux abords des Champs-Elysées sont encore marqués par les débordements violents des manifestations des gilet jaunes les deux samedis passés. Selon la Chambre du Commerce et de l’Industrie, « 142 entreprises ont été fortement impactées (vitrines détruites, traces de fumées, magasins « pillés ») conduisant dans certains cas à la fermeture de commerces, 95 entreprises ont été plus légèrement impactées (vitrines étoilées, fendues ou rayées, tags, jets de peinture, décorations de Noël dégradées…) ».

Les assurances jouent, mais pas toujours

La plupart des pertes matérielles liées aux casses des gilets jaunes sont prises en charge par les assurances multirisques professionnelles. Néanmoins, il faut également prendre en compte les pertes dites d’exploitation : les jours de fermetures pour cause de travaux. Seul un commerçant sur deux a souscrit à cette option spéciale d’assurance, selon la FFA (Fédération Française des Assurances).

Les mesures du gouvernement pour les commerces : insuffisantes ?

Les nouvelles mesures prises par le gouvernement étaient donc fortement attendues par ces établissements. Ils attendent en effet que les tensions retombent pour pouvoir ouvrir boutique normalement, sans craindre la destruction.

Mais le moratoire annoncé par le gouvernement le mardi 4 décembre est décevant. Les commerçants en attendaient plus, ils attendaient de quoi véritablement calmer les gilets jaunes. Selon eux, les manifestants revendiquent aujourd’hui plus qu’une baisse de la taxe carbone sur l’essence, le fioul et le diesel. Ils retournent donc manifester samedi 8.

Un partenariat public-privé plus poussé, une solution intéressante

Face à la crainte d’une nouvelle manifestation, les commerçants annoncent qu’ils feront appel en masse aux services de sécurité privée autours de la place de l’Etoile.

Il n’y a pas de doute sur le fait que, face à la violence de samedi, seules les forces de l’ordre peuvent intervenir et faire face aux gilets jaunes. Néanmoins, le secteur de la sécurité privée peut également jouer un rôle majeur. Les forces de l’ordre ne peuvent pas assurer la sécurité de tous les commerces un par un.

En effet, les agents de sécurité ont été d’une grande aide pour les personnes bloquées dans les établissements des Champs-Elysées et aux alentours. Un grand nombre de salariés et clients se sont en effet retrouvés bloqués dans les magasins, et furent évacués par des agents privés. Les sites protégés par des agents de sécurité, qui avaient alors un rôle passif mais dissuasif ont été moins abimés que les autres. On note donc un retour sur investissement intéressant pour les magasins ayant contracté des services de sécurité privée. Ils n’auront pas à repousser leur ouverture de quelques jours pour cause de travaux par exemple.

Mais aujourd’hui, il n’y a aucune forme de communication entre le secteur public et le privé. Les forces publiques perdent là un moyen de renseignement puissant. Les agents sont proches des évènements, et on les trouve sur tout le territoire. Les deux secteurs pourraient se compléter de manière plus organisée, et non pas à l’aveugle comme aujourd’hui.


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