Les pharmacies face aux agressions

Les pharmacies face aux agressions

En 2017, l’Ordre National des Pharmaciens a recueilli 212 déclarations d’agression. Cet organe recense les plaintes des officines pour mettre en lumière le besoin de sécurité de ces commerces. Il faut bien souligner que seule une partie des pharmaciens vont jusqu’à signaler auprès de l’ONP qu’ils ont subi une agression. Les chiffres sont donc biaisés, mais donnent une idée des tendances dans le milieu. Ainsi, à quels problèmes de sécurité les pharmacies font elles face ?

Des commerces particuliers ciblés pour plusieurs raisons

Les pharmacies sont des commerces particuliers de par leurs marchandises. Ils vendent des médicaments, des substances recherchées. Ainsi, ils sont la cible de différents agresseurs. Certains veulent voler la caisse, bien que le fonctionnement financier des pharmacies est très largement dématérialisé. Cette raison explique 22% des agressions signalées. Les deuxièmes motifs de violence sont liés aux refus de vente (hors stupéfiants). Enfin, on trouve les problèmes d’ordonnance ou d’ouverture des droits sociaux (12%).

Des agressions difficiles à anticiper dans les pharmacies

Les officines sont largement équipées en caméras de surveillance. Dans 80% des cas d’agressions rapportées, la pharmacie bénéficiait d’une surveillance vidéo. On constate ainsi que ces dispositifs ne sont pas suffisamment dissuasifs. En outre, les agresseurs sont dans 61% des cas des habitués du commerce. Les agresseurs sont donc connus, et les pharmaciens s’en méfient peu.

Ces agressions restent sans gravité physique

Les agressions que subissent les pharmaciens sont intolérables. L’Ordre National des Pharmaciens encourage vivement les officines à rapporter ces violences, pour ne pas les banaliser. Néanmoins, et heureusement, 92% des agressions sont sans gravités physiques. 64% des agressions sont d’ordre verbale : injures et menaces. On note cependant 10% d’agressions avec arme à feu, ce qui est alarmant.

Un problème particulier : les pharmacies de garde

Être pharmacie de garde, c’est s’exposer à une population plus incertaine, plus dangereuse. Certaines de ces officines sont protégées par les commissariats de police, mais cette protection s’affaiblit, faute de moyens. Par exemple, dès janvier 2019, les pharmaciens de Honfleur-Deauville ne bénéficieront plus du filtrage par le commissariat de police lors des gardes de nuit. Jusque-là, ces pharmacies de garde ne recevaient que les individus étant passés par le commissariat, et dont l’ordonnance est vérifiée. Cette nouvelle mesure inquiète les pharmaciens, qui seront directement en relation avec les clients nocturnes, parfois mal intentionnés.

Quelles solutions pour les officines ?

Les forces de police manquent de moyens pour protéger les pharmacies, et cela surtout la nuit. Les pharmacies peuvent donc se tourner vers le privé. La présence d’un agent de sécurité est très dissuasive pour les personnes mal intentionnées. Les plateformes de réservation d’agents en ligne, comme OProtect, permet aux pharmaciens de réserver un agent quand ils le souhaitent. Ainsi, les pharmacies de garde peuvent choisir de faire appel aux services d’un agent de sécurité uniquement la nuit, et uniquement quand elles sont de garde, si elles le souhaitent. D’autres choisiront d’embaucher un agent pour les jours de forte affluence, le samedi par exemple, pour prévenir les vols.


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